samedi 1 juillet 2017

Voyager avec notre Poulet

"Vous partez avec Lucien?" 
Voici parfois la question que nous avons entendu avec surprise avant notre départ... Je me demande qui partirai un an sans son enfant ?!
Au cours de notre voyage on nous a souvent demandé si c'était dur de voyager avec un enfant, quel était l'équipement nécéssaire, si il était malade, ce qui était différent.. Alors voici mes petits conseils pour ceux qui partent bientôt sur les routes du monde, et notre impression après tant de mois partagés avec notre petit bonhomme...


Qu'est-ce qui change en voyageant avec un petit?


- le poids de ton sac et ton encombrement : clairement voyager avec un petit ça veut dire plus d'équipements, du coup tu as facile 8kg rien que pour lui. Mon objectif de voyager avec 14 kilos sur le dos n'a jamais été atteint. Pourtant clairement cela aurait été le poids idéal à porter. Mais nous étions facilement à 17/18kg chacun.

- ton mode de transport : au delà de 7 heures de bus, cela devient un peu compliqué en voyageant avec un enfant de 2/3 ans. Surtout quand il résiste aux siestes. En Asie nous avons aussi eu de grosses frayeurs sur certains trajets, aussi nous avons donc effectué beaucoup plus de trajets en avion que nous imaginions. 

- ton rythme : changer de "maison de vacances" tous les 3 jours peut fonctionner pendant plusieurs semaines, voire quelques mois. Mais arrive un moment où le petit fatigue, il a besoin d'un peu plus de stabilité. Il est important de "capter" ce moment cart tout devient compliqué, et on entre dans une mauvaise énergie. Ainsi, il est important pendant un voyage au long cours de ménager son rythme et de ne pas courir sans arrêt. Osez passer des journées à ne rien faire.

- le nombre de randonnées : autant en Asie Lucien pouvait crapahuter pendant longtemps en sautant de rochers en rochers, mais au fur et à mesure du voyage, il préférait les épaules de Papa. Du coup nous avons vite abandonné l'idée de faire le trek de la Ciudad Perdida en Colombie...


Notre équipement pour Lucien, à 2 ans et 3 mois au moment du départ :


- la poussette Yoyo de chez Babyzen, la seule et unique qu'il est possible de prendre en cabine. Nous avons effectué de nombreux vols sur diverses compagnies aériennes et il n'y a jamais eu aucun problèmes. Le personnel est juste parfois sceptique mais ça passe.
Il est clair que dans certains pays il était difficile de l'utiliser (compte tenu de l'état des routes) mais en Australie par exemple c'est idéal, tout est conçu pour les poussettes (ou les fauteuils roulants).

- un porte bébé ergobaby, mais très peu utilisé car Lucien était déjà bien grand, il dit avoir mal quand il est dedans alors que plus petit ce produit est formidable.

- des chaussures de randonnées basses : impossible d'en trouver chez Décat, nous avons opté pour des Colombia au Vieux Campeurs. Très déçus par la qualité, mais très utilisées.

- des lunettes de soleil en grande quantité : nous avons du en utiliser 8 sur les 11 mois de voyage.. je me console en me disant que si nous étions restés à Lille nous aurions racheté 8 paires de gants...
Nous n'arrivions pas à en trouver dans tous les pays : Pérou impossible!

- trousse à pharmacie spéciale Lucien : doliprane, aérius en cas d'allergie, antibiotique général, otipax, arnica, sachets de réhydratation, tiorfan, thermomètre, biseptine, pansements, compresses, produit anti-moustiques qui convient pour toute la famille et crème solaire indice 50. Cela pèse pas mal au final... Nous avions pris son carnet de vaccination et scannés les pages importantes de son carnet de santé.

Le reste, c'est comme nous, sauf peut-être quelques petits trucs utiles que l'on trouve facilement chez nous et moins sur place : le biberon du départ (les marques ne se font pas partout), des brassards, des petits chaussons de plage (ils en font chez Décat pour le coup qui fonctionne très bien en ville car la semelle est épaisse en plastique) ainsi qu'un top de protection solaire.

Ne vous prenez pas autant la tête que nous avant de partir : ses doudous, son biberon... et hop le poulet n'a besoin que de vous !



Vivre à trois

Être parent 100 pour cent du temps, clairement il ne faut pas se mentir : c'est épuisant ! Partez avec une bonne réserve d'énergie (que normalement vous n'aurez plus après la préparation d'un voyage au long cours ;-)) car s'occuper d'un poulet 24h/24 est vraiment fatigant. A début, nous étions plus fatigués que dans nos vies actives. M'occuper de mes 24 élèves s'avérait plus facile que d'essayer d'élever Lucien ! On est tout : sa famille, son repère, ses amis, ceux avec qui il s'oppose pour se construire.. Mais nous avons aussi conscience que nous aussi nous sommes toujours sur son dos, qu'il ne peut pas en faire tourner bourrique d'autres à la crèche par exemple (Audrey t'es là ? ;-)) Pas évident pour lui de ne pas avoir de moment en collectivité seul avec d'autres enfants, de faire une pause chez Mamie et de changer de maisons sans arrêt.

Mais quel bonheur de voir évoluer son petit. D'être témoin de ses progrès en langage au quotidien. De le voir grandir et gagner en assurance quant à sa motricité lors des balades ou dans des parcs ! Pendant un an on a rit, on a chanté, on a sauté sur des grosses pierres, jetés des cailloux dans la mer, écouté des cascades, on a fait "les plus gros bisous du monde", on a râlé parce qu'il ne voulait pas marcher, pas se coucher, pas dormir tard le matin... On a surtout profité d'être ensemble et de s'aimer le long des différentes routes du monde !





Ce qui nous effrayait au départ : la promiscuité, sera sans doute ce qui nous manquera le plus, de passer du temps ensemble lorsque nous auront repris nos vies actives.

Mais nous avons réussi une chose je pense, c'est ouvrir le regard de Lucien sur le monde. Il sait reconnaître à présent si on parle anglais ou espagnol, pour lui il n'y a pas de couleur de peau : il nous décrit les gens en fonction de comment ils parlent, de ce qu'ils ont pu lui dire, ce qu'il a partagé avec eux et non pas en mentionnant leur couleur de peau. Pour lui, un enfant de pêcheur qui joue pieds nus sur la plage, un petit bonhomme dans la rue au côté de sa maman sans abris ou un enfant dans le métro avec son papa qui l'emmène à l'école avant d'aller travailler : tous restent des enfants avec qui il a envie de jouer. Nous voulions qu'il apprenne et aime les différences. Je pense que l'on ne pouvait mieux espérer que de parcourir ces 13 pays avec lui !


Colombie avec Daniele


Après une séance de puddle avec son papa et les enfants de Rincon del Mar 


Avec Eloïse au Chili


Éléanor en Nouvelle Zélande


Pendant que Papa saute de l'avion en Nouvelle Calédonie




Avec Oscar au Cambodge


Dans un village au bord du mékong au Laos


Sur la plage à Tioman en Malaisie


Dans les temples en Birmanie


Avec ses cousins chéris au Sri Lanka